Anglais, sud-africain, californien, japonais, brésilien… Depuis quelques semaines, les variants de la Covid-19 préoccupent la communauté scientifique aux quatre coins du monde. Bien que la plupart des variants ne diffèrent pas de la forme que nous connaissons, certains sont plus inquiétants. Découvrez tout ce qu’il y a à savoir sur la Covid et sa mutation.

Mutation de la Covid-19 : qu’est-ce que ça signifie ?

La mutation d’un virus est un phénomène naturel. Muter permet aux virus d’échapper aux anticorps produits par l’organisme en réponse à l’attaque qu’il subit.

Tout comme les cellules, les virus possèdent une carte d’identité génétique qui leur est propre. Les virus sont composés d’ADN ou d’ARN, une variante de l’ADN, qui renferme une série d’informations uniques et spécifiques. En mutant, les virus remplacent une, ou plusieurs de ces informations, par une autre.

Chez les virus, l’apparition de mutations n’est pas rare. Les mutations d’un virus ont lieu lorsqu’il se reproduit. À chaque cycle de multiplication, la polymérase, enzyme en charge de copier le matériel génétique, fait des erreurs en copiant les informations du virus. Tandis que certaines erreurs ne vont rien changer aux caractéristiques du virus, d’autres vont avoir des effets plus délétères.

La plupart des mutations possèdent peu, voire pas d’incidence sur les propriétés du virus. Toutefois, comme c’est le cas pour la Covid, la mutation peut donner des avantages au virus. Il peut notamment s’agir d’un avantage en lien avec la transmission, permettant au virus de se propager plus rapidement, ou d’un avantage associé à la gravité, rendant la forme plus grave.

D’où viennent les variants de la Covid-19 ?

À l’heure où nous écrivons ces lignes, quatre variants préoccupent la communauté scientifique internationale : le variant britannique, le variant sud-africain, le variant brésilien et le variant californien. Ces variants sont principalement craints de par leur plus grande contagiosité.

Que sait-on du variant anglais ?

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que le variant britannique serait présent dans plus de 60 pays, dont la France. Le ministre de la Santé britannique, Matthew Hancock, expliquait sur l’antenne de la BBC le 20 décembre dernier que ce variant était « hors de contrôle », faisant référence à sa forte contagiosité. Selon le Premier ministre britannique Boris Johnson, ce variant du virus SARS-CoV-2 serait 70% plus contagieux, et ferait augmenter de 0,4 le taux de reproduction du virus. Toutefois, une bonne nouvelle demeure au sujet de sa dangerosité. En effet, selon Olivier Schwartz, directeur scientifique de l’Institut Pasteur, « il semble que la pathologie provoquée par ce variant ne soit pas plus grave que précédemment ».

La mutation britannique de la Covid-19 est inquiétante de par sa capacité à gagner du terrain, mais aussi de par l’incertitude qu’elle crée au sujet de la vaccination. Le 1er février 2021, l’agence anglaise de santé publique, Public Health England (PHE), annonçait avoir observé la mutation E484K sur le variant anglais du coronavirus. Cette mutation, qui concerne la protéine Spike à la surface du virus, est également présente sur les variants sud-africains et brésiliens.

Covid et mutation sud-africaine : est-elle plus dangereuse ?

La mutation sud-africaine de la Covid-19 circule officiellement depuis novembre 2020. En Afrique du Sud, ce variant est responsable de la majorité des cas. Le 2 février dernier l’OMS estimait que ce variant avait été identifié dans 41 pays.

Selon une récente étude, le variant sud-africain est capable d’échapper aux anticorps présents dans le plasma sanguin des patients qui ont attrapé la Covid-19 pendant la première vague de la pandémie. Dans son avis remis au gouvernement le 12 janvier, le Conseil scientifique soulignait que « le virus 501Y.V2 possède une mutation additionnelle sur la protéine S (E484K) qui pourrait entraîner un échappement à la réponse immunitaire naturelle ou post-vaccinale ». Santé Publique France précise toutefois que « des travaux préliminaires suggèrent la possibilité d’une transmissibilité plus élevée, mais aucun élément n’indique à ce jour qu’il serait à l’origine de formes plus sévères chez les personnes infectées ».

« la meilleure façon de limiter et de supprimer la transmission de la COVID-19 consiste à continuer de prendre les précautions nécessaires pour se protéger et protéger les autres »

Les vaccins sont-ils efficaces contre la Covid et sa mutation ?

La Covid et sa mutation remettent-elles en cause l’efficacité des vaccins ? Telle est la question cruciale que se posent les professionnels de la santé à travers le monde. La mutation E484K est notamment préoccupante car elle pourrait limiter la capacité des anticorps à attaquer le virus. En effet, les anticorps seraient moins aptes à se fixer sur la protéine Spike du virus pour l’empêcher d’entrer dans les cellules humaines. Selon les derniers travaux de l’université de Cambridge, il serait nécessaire d’avoir des niveaux considérablement plus élevés d’anticorps pour neutraliser la Covid avec la mutation E484K.

À ce stade, l’incertitude demeure au sujet du niveau d’efficacité des vaccins sur les variants sud-africain et brésilien, ainsi que sur la nouvelle mutation du variant britannique. Fait rassurant : les vaccins entraînent une réponse anticorps large, dirigée contre l’ensemble de la protéine Spike. Les scientifiques se montrent tout de même plutôt optimistes au sujet de l’efficacité des vaccins sur la Covid et sa mutation.

Dans le cas où la Covid et une mutation échapperaient aux vaccins déjà en circulation, Pfizer et Moderna annonçaient être dans la capacité de produire un vaccin contre de nouveaux variants en six semaines. Aussi, le laboratoire pharmaceutique britannique GSK et son concurrent allemand CureVac ont annoncé récemment s’unir pour développer un vaccin à ARN messager contre les nouveaux variants du coronavirus. Ces vaccins auront pour vocation de cibler les variants déjà présents et ceux qui pourraient émerger dans les prochains mois.

L’OMS, précise toutefois que « la meilleure façon de limiter et de supprimer la transmission de la COVID-19 consiste à continuer de prendre les précautions nécessaires pour se protéger et protéger les autres ».

Covid et mutation : comment savoir si on est contaminé ?

La recherche des variants de la Covid-19 est effectuée lors d’un test positif au Coronavirus SARS-CoV-2. Dimanche 7 février, la Direction générale de la Santé (DGS) a transmis de nouvelles règles dans sa stratégie de lutte contre les variants du Covid-19. La DGS précise qu’ « un renforcement spécifique est prévu sur les variantes d’intérêt
20H/501Y.V2 et 20J/501Y.V3 dont la circulation est aujourd’hui minoritaire mais qui présentent un risque d’échappement immunitaire et vaccinal ». Parmi les mesures, on retrouve notamment un rallongement de la durée d’isolement des personnes contaminées. En effet, les personnes contaminées devront rester isolées 10 jours (contre 7 précédemment), puis effectuer un nouveau test PCR pour sortir de la quarantaine. Si ce test se révèle encore positif, il faudra observer 7 jours d’isolement supplémentaires.

Françoise Eixarch

Après avoir débuté son parcours professionnel comme responsable des ventes chez SAGEM puis comme responsable grand compte chez Orange, où elle a participé au lancement de l’ADSL et de la 3G en France, Françoise oriente sa carrière vers les sciences humaines.

Elle obtient son diplôme de Maître praticienne en PNL humaniste et complète sa formation à la faculté libre de psychothérapie et de psychanalyse intégrative. Ayant été confrontée aux enjeux de l’installation de son cabinet, tant dans la maîtrise de son organisation que de la constitution de sa patientèle, Françoise imagine DOKILIKO en 2014. Face à la volonté hégémonique d’un acteur du marché étouffant la concurrence sous des levées de fonds ubuesques, Françoise a toujours gardé le cap pour DOKILIKO. Avec une offre où l’innovation et la compétitivité des services gardent toute leur place, Françoise a fait l’expérience des dérives d’une situation de monopole et milite pour offrir un choix alternatif aux professionnels de santé.

Laisser une réponse